Réaction et résistance au feu : quelles sont les différences ?
Spécialisée dans la protection passive incendie, notre société fabrique en France différents systèmes coupe-feu à l’aide de matériaux techniques. Conformes aux normes en vigueur, ils se caractérisent par leurs performances. En résistant au feu, ils limitent la propagation des flammes et fumées en attendant l’arrivée des pompiers – qui mettent en moyenne entre 10 et 15 minutes pour arriver sur place – et contribuent à la sécurité des biens et personnes. Ainsi, ils conviennent parfaitement aux besoins du secteur du bâtiment et de la construction.
Néanmoins, lorsqu’on évoque le comportement des matériaux en cas d’un incendie, une confusion règne entre deux expressions : la réaction au feu et la résistance au feu. Souvent, elles sont associées, tels des synonymes. Pourtant, elles désignent des concepts différents, qui ont tous les deux leur importance en matière de sécurité et de protection incendie, et font l’objet d’un classement. Nous avons donc décidé de vous les expliquer afin de mieux comprendre leurs spécificités et leur utilité.
La réaction ou le degré d’inflammabilité d’un revêtement
La réaction au feu désigne la nature combustible ou inflammable d’un matériau et donc, sa contribution à la propagation d’un incendie. Pour déterminer ce comportement, plusieurs valeurs sont étudiées dont la résistance à la température et la production de fumée, qui sont répertoriées dans le classement EUROCLASSES selon la norme EN 13501-1. Applicable dans l’Union européenne depuis mars 2003 et concernant les matériaux marqués CE, il prévoit différentes classes de feu identifiées avec des lettres :
- A1, A2 et B pour des matériaux peu ou pas combustibles ;
- C, D et E pour des revêtements combustibles ;
- F pour des produits non classés ou ayant échoué à certains tests.
Deux autres critères sont étudiés pour apprécier la réaction au feu de matériaux de construction. Il s’agit de :
- L’opacité des fumées et de leur vitesse de dégagement : S1 quand elles sont faibles ; S2 quand elles sont moyennes ; S3 quand elles sont importantes ;
- De la quantité de gouttelettes et débris enflammées : D0 s’il n’y a aucun débris ; D1 en l’absence de débris dont la combustion dure plus de 10 secondes ; D2 quand cette quantité ne correspond ni à D0, ni à D1.
Il faut également préciser qu’en France, un autre classement est en vigueur pour évaluer la réaction au feu de revêtements. C’est le classement M, qui va de M0 pour les matériaux incombustibles tels que la laine de roche, le béton, l’acier et les briques à M5 pour ceux qui sont très facilement inflammables.
Tableau de correspondance entre le classement M et les euroclasses :
Classes selon NF EN 13501-1 | - | - | Exigences |
A1 | Incombustible | ||
A2 | s1 | d0 | M0 |
A2 | s1 s2 s3 | d1 d0 d1 | M1 |
B | s1 s2 s3 | d1 d0 | M1 |
C | s1 s2 s3 | d1 d0 | M2 |
D | s1 s2 s3 | d1 d0 | M3 |
D | M4 (non gouttant) | ||
Toutes classes autres que E-d2 et F | M4 |
La résistance ou la durée de conservation des propriétés d’un matériau en cas de feu
La résistance au feu précise la durée pendant laquelle des éléments de construction complets gardent leurs propriétés d’étanchéité, d’isolation thermique et mécaniques. Là encore, on trouve deux classements, français et européen. Et si le premier indique cette durée en heures (1/4 h – 1/2 h – 1 h – 1 h 1/2 – 2 h – 3 h – 4 h – 6 h) , le système européen le fait en minutes (15, 30, 60, 90, 120, 180, 240, 360 min). De même, ils reposent tous les deux sur des critères bien précis pour déterminer la résistance au feu de produits de construction. Il y a tout d’abord la stabilité au feu, qui est le temps pendant lequel un élément conserve ses capacités de portance et d’auto-portance. Dans le système français, il est désigné par les lettres SF et dans les Euroclasses, par la lettre R.
Ensuite, il y a l’étanchéité au feu, c’est-à-dire la durée pendant laquelle l’élément évite la propagation des flammes, fumées et gaz de combustion. Dans le classement français, ce critère est signalé par les lettres PF, qui correspondent au E du système européen.
Puis, il y a l’isolation thermique, à savoir le temps durant lequel un matériau évite la propagation de la chaleur. Il joue donc le rôle de coupe-feu, et est désigné par les lettres PF dans le système français. Dans la version européenne, on utilise la lettre I qui est associée obligatoirement à la classification R ou E.
Enfin, pour certains revêtements, des critères supplémentaires de résistance au feu sont exigés dont l’étanchéité aux fumées, le rayonnement limité et la fermeture automatique.
Tableau de correspondance entre le classement français et les euroclasses :
Catégories de performances feu (en degré mn) | - | Exigences |
EN 13501-2 | ||
Stabilité au feu SF + … mn | R + … mn | Résistance mécanique |
Pare-flammes PF + … mn | E + … mn RE + … mn | Étanchéité aux flammes et aux gaz chauds Idem + résistance mécanique |
Coupe-feu CF + … mn | EI + … mn REI + … mn | Étanchéité aux flammes et aux gaz chauds, isolation thermique Idem + résistance mécanique |
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